Le 16 avril 2025, le Tribunal administratif régional (TAR) a statué en rejetant le recours des principaux acteurs de la filière chanvre, confirmant que l’huile de CBD doit être classée comme stupéfiant : toutes les préparations orales issues de la plante — fleurs, feuilles ou tiges — sont désormais interdites, à l’exception du CBD synthétique
En quelques jours, la situation s’est considérablement tendue :
En 2020, le ministre de la Santé Roberto Speranza a introduit un décret classant le CBD oral comme stupéfiant, mais celui-ci a immédiatement été suspendu dans l’attente des avis du Conseil supérieur de la santé et de l’Istituto Superiore di Sanità, et n’a jamais été appliqué. Trois ans plus tard, en août 2023, sous l’autorité du ministre Orazio Schillaci, le même décret a été rétabli sans nouvel avis scientifique, provoquant une série de recours juridiques. En octobre 2023, le Tribunal administratif régional (TAR) a bloqué son application, estimant qu’il n’existait pas de preuves démontrant un effet psychotrope du CBD. Le 27 juin 2024, le ministère de la Santé a réédité le décret, étayé cette fois par de nouveaux avis de l’ISS et du CSS pointant d’éventuels risques sanitaires, notamment une interaction avec le THC. Toutefois, le 11 septembre et le 24 octobre 2024, le TAR a de nouveau suspendu le texte, s’appuyant sur un rapport du professeur Costantino Ciallella concluant à l’absence de dépendance psychophysique et d’effets psychotropes du CBD. Enfin, au printemps 2025, le TAR a rejeté définitivement le dernier recours, validant la classification du CBD oral comme stupéfiant.
Les juges ont estimé que, malgré l’incertitude scientifique, les évaluations de l’Institut national de la santé (ISS) et du Conseil supérieur de la santé (CSS) "mettaient en évidence des risques crédibles".
Cette classification ne touche pas le CBD synthétique, réservé à d’autres usages, mais elle entérine l’interdiction des compléments et aliments à base de CBD naturel, qui ne pourront être commercialisés qu’en tant que médicaments sur ordonnance.
En attendant, seuls les produits à base de CBD synthétique restent disponibles librement, tandis que les extraits naturels sont désormais cantonnés au circuit médical strict.
On autorise donc l'industrie à commercialiser des produits synthétiques dangereux en écrasant les producteurs locaux respectueux de l'environnement et du consommateur.
Blubao soutient les producteurs italiens.